Souvenirs d’Albine


13 FÉVRIER 1910, c’est la première réunion du Conseil Municipal qui vient d’être installé à la suite de la création de la commune d’ALBINE qui vient d’être détachée de Saint Amans Soult par une loi en date du 14 décembre 1909. Le premier maire est Numa BARRAILLÉ.

En réalité le village d’Albine remonte à des temps plus anciens. Il en fait mention en 936 et déjà au 8° siècle le hameau était possession de l’abbaye de Caunes. Toutefois, on peut supposer que l’origine du nom  ALBINE  viendrait de villa Albina (ferme d’Albinus), les romains attribuant des terres aux anciens vétérans de la Légion.

En 1650, il est fait mention du masage d’Albine dans le compoix de St Amans-Labastide (ancien nom de St Amans Soult), époque à laquelle l’église est construite (1660).

Il y a aussi une forte rivalité avec les habitants du versant sud de la Montagne Noire (Lespinassière). La légende du Roc de Peyremaux est là pour l’attester : Selon la légende, le roc, emblème d’Albine, suscita jadis la convoitise des voisins du versant audois. Voulant tirer la roche vers eux de force, leur corde de chanvre se rompit. Les Albinols, utilisant une corde de laine l’attirèrent patiemment de leur côté. Cette histoire symbolise la devise de la ville: «la patience vaut mieux que la force ».

Albine existe depuis le 1° janvier 1910, et déjà c’est une commune industrielle à l’image du pays mazamétain. 4 délainages sont en pleine activité, il y a aussi une scierie, une briqueterie. En 1912, une grève affecte l’usine Galibert et Sarrat pendant presque 3 mois.

 Le village compte aussi 5 cafés (dont 2 auberges), 2 boulangers, un tailleur, un bourrelier, un maçon, un agence postale vient de s’y ouvrir. Il y avait même la tenancière du café situé près de l’église qui faisait office de carillonneuse. Mais le village avait gardé son côté rural avec un nombre important d’exploitations agricoles et les parcelles travaillées par les particuliers sur toute la montagne (les murets en pierres sèches en portent encore le témoignage et il n’y a qu’à consulter le registre des vacants en mairie pour s’en convaincre).

Mais Albine a payé un lourd tribut à la Grande Guerre. 37 noms ont été inscrits sur le Monument aux Morts qui a été édifié en 1921.

En 1925, c’est la construction du groupe scolaire et de la mairie. Jusqu’à cette date, les réunions du Conseil de tenaient dans l’école des garçons qui était située à l’étage du café auberge Farenc (Jean Farenc, qui a exercé jusqu’en 1972, raconte qu’il montait l’escalier de l’auberge pour aller à l’école primaire). L’école des filles était accueillie par l’école privée catholique, située Place de l’Eglise. Il faut aussi se rappeler qu’il n’y avait pas le confort moderne dans ces classes. Certains enfants faisaient souvent quelques kilomètres à pied pour venir à l’école, par tous les temps, et l’hiver apportaient même le bois pour le poêle de la classe.

2 août 1936, une autre date à marquer pour le village d’Albine.

Un avion trimoteur Wibault, L’Aventureux, parti du Bourget pour rejoindre Toulouse avec des sacs postaux à destination de Casablanca et Dakar, s’est écrasé en pleine nuit sur les flancs de la montagne. A son bord, Gaston Genin (pilote), Roger Savarit (co-pilote) et Albert Aubert (radio) qui trouvent la mort dans l’accident. Le lendemain les corps des trois malheureux sont descendus à dos de mulet, accompagnés par Jean Mermoz, et placés dans la chapelle ardente dans la mairie. En septembre 1936, une croix de bois, sera érigée par les scouts de Mazamet sur les lieux de l’accident. Elle sera remplacée en 1938 par une croix métallique. En 1980, les mairies d’Albine et de St Amans Valtoret font installer une grande croix en inox en remplacement de la croix en fer. En 1996, Madame BOUISSET, Maire d’Albine, offre à la Mairie de Toulouse une croix en bois, en mémoire des aviateurs disparus, qui sera déposée square de Gaulle à Toulouse. L’année suivante aura lieu l’inauguration d’une stèle commémorative en pierre à l’endroit où furent découvert les moteurs de l’avion. Un sentier de randonnée, ouvert ultérieurement, (le sentier de Wibault) passe à proximité du lieu de l’accident.

Juin 1944, la résistance tarnaise devient plus importante. Il s’agit de retarder au maximum l’envoi de renfort en Normandie, en particulier des éléments de la 2° D.B. Das Reich qui stationnaient dans la région. A Albine, à la mi-juillet, la 11° D.B., qui a remplacé la 2° D.B. Das Reich, décide d’attaquer les maquisards. Le 12 août, 4 jeunes maquisards, Besse jacques, Blasquez Nicolas, Cardone Marius et Valette René, qui ont été capturés par les allemands, sont fusillés, après avoir été interrogés et torturés. L’exécution a lieu au lieu dit « la Gardette » sur la commune de Sauveterre, à quelques centaines de mètres du village d’Albine. Les corps sont découverts quelques jours après et ramenés à Albine.

Dès le départ de l’occupant, la Préfecture nomme un administrateur pour la commune, M. Victor Mas, qui sera élu maire en 1945 et le restera jusqu’en 1989.

Avec la Libération, c’est la reprise des fêtes (autour du 15 août jusqu’au milieu des années 1970, puis déplacées fin juillet) et aussi des bals au Café Farenc le dimanche après-midi (il y avait même un bus qui amenait les danseurs depuis Mazamet dans les années 1960) et tous les vendredis soir, toujours chez Farenc, séance de cinéma (qui a duré jusqu’en 1969).

Le village, qui était alimenté en partie par des sources et lavoir (beaucoup d’habitations avaient aussi leurs propres puits), voit alors son réseau  d’eau potable se développer. Une station de filtrage est créée. Un réseau d’égouts est également mis en place.

A la fin des années 60, une grande place publique est créée, au fond de laquelle la salle des fêtes va s’ériger en 1972. Dans le même temps, le camping de Lestap est réalisé ainsi que le Plan d’eau y attenant.

A la fin des années 70, Albine comptait 2 épiceries ainsi que 2 cafés (sur les 5 au début du siècle). A ce jour,il n’y en a plus aucun (la mairie a toutefois racheté la licence IV de l’ancien café Farenc). Elle a aussi fait construire un bâtiment épicerie afin de conserver ce commerce sur la commune suite à l’arrêt d’activité de Mme ESTRABAUT.

Dans la fin des années 80, une classe maternelle moderne est construite sur une partie de la cour de l’école actuelle et un stade de football est créé au lieu dit « La Souque ».

En 2004, une station d’épuration des eaux usées (lagunage) est mise en service en collaboration avec la commune de Sauveterre.

Cette année-là aussi, la Commune d’Albine intègre la Communauté de Communes de la Haute Vallée du Thoré.

Le village se rajeunit avec la réfection d’une partie de la traverse d’Albine ainsi que le rafraîchissement de la façade de la mairie.

La vie associative s’est fortement développée. Il y a à ce jour 9 associations actives : Comité des Fêtes,  ALBINE Vélo Club, E.T.A. (Foot Loisirs), R.C.T.A. ( Rugby Loisirs), Les Saisons de la Vallée, Chorale Echo des Rochers, Association Parents d’Elèves, Société de Chasse, Association Culturelle.

La commune a une superficie de 1715 ha et est propriétaire de près de 1000 ha de forêt gérée par l’ONF.

Albine a subi le contrecoup du déclin du délainage dans le Mazamétain, les usines de la commune s’étant ensuite reconverties dans le picklage ou changé d’activité puis fermées définitivement.

Actuellement, seules 3 fermes restent en activité (La Castellane, La Ribaute, la Carlarié).

La centenaire Briqueterie Bouisset fonctionne toujours sur la commune, accompagnée de nombreuses entreprises, artisans et commerçants : exploitations forestières, menuisier, usine d’engrais, géotextile, maçon, plâtrier/peintre, carreleur, plombiers, fromagerie, magasin bio, architecte paysager, traiteur, fruits et légumes, matelassier, atelier de couture, enseignement sportif, épicerie, commerce par internet.


En France quelques villes et villages  possèdent une chanson qui leur est consacrée  . Albine fait  partie des communes ayant cette chance.

Composée à la fin du XIX° siècle – début XX° ,  l’Albinole laisse éclater l’amour que l’anonyme auteur portait à son village.

Vous trouverez ci dessous, sous format PDF à télécharger,  la version originale ainsi que la version réécrite en occitan. Elle se chante sur l’air des “ Allobroges“.

L’ALBINOLE

L’ALBINOLE occitan